La Satire de David

La bataille de Forbach-Spicheren

Quand la grande armée tournait à la déroute

Le 6 août 1870, une belle journée d’été en Lorraine.

Le soleil brille, les oiseaux chantent, et les soldats français décident d’organiser un petit pique-nique dans la verdure de Forbach-Spicheren. Mais comme souvent dans l’Histoire, rien ne se passe jamais comme prévu.

À l’époque, nos vaillants soldats français, toujours prêts à défendre la patrie et l’honneur du croissant, se retrouvent face à une armée prussienne venue gâcher la fête. On pourrait penser que les Prussiens, eux aussi amateurs de charcuterie et de bière, auraient voulu partager ce moment convivial. Mais non, ces ingrats se sont pointés avec des canons et des fusils, plutôt que des baguettes et du fromage.

Le général Frossard, chef de la cérémonie française de cette excursion barbecue, avait pourtant bien préparé son menu : quelques fortifications ici et là, un soupçon de cavalerie, et une pincée d’artillerie pour épicer le tout. Mais voilà, les invités prussiens étaient un peu trop nombreux, un peu trop bien organisés, un peu trop motivés et surtout, ils avaient faim . Ce qui devait être une agréable journée de farniente s’est vite transformé en course-poursuite, avec la Grande Armée jouant le rôle de la proie.

On raconte que certains soldats français, persuadés qu’ils allaient simplement déguster une quiche lorraine dans les plaines ensoleillées, ont été bien surpris de devoir troquer leurs fourchettes contre des baïonnettes. Et le général Frossard, sans doute plus habitué à la stratégie du jeu d’échecs qu’à celle du tir à la corde, n’a pas su faire face à la réalité brutale de la guerre moderne.

Résultat, une débandade générale, avec des soldats courant plus vite que leur ombre, en direction de Metz. Les Prussiens, eux, se sont bien amusés à compter les points, en accumulant trophées et territoires comme dans une partie géante de Risk.

Quant à la Lorraine, elle est devenue le théâtre d’un Vaudeville sanglant, où l’incompétence des uns répondait à la détermination des autres. Certains disent encore que si Frossard avait pris le temps de partager un verre de Riesling avec ses homologues prussiens, peut-être que l’issue aurait été différente.

Mais bon, comme on dit, avec des si, on mettrait Paris en bouteille.

La bataille de Forbach-Spicheren restera donc dans les annales comme un bel exemple de ce que l’on peut obtenir quand on mélange la précipitation, la mauvaise organisation et un brin de mauvaise foi. Une leçon d’histoire pour les amateurs de stratégie militaire… et de pique-niques ratés.

David SCHMIDT

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