La passion ne suffit plus

La question résonne comme un cri du cœur, comme un écho amer, presque une confession.

En mars 2026, cela fera six ans que FOR’FM Radio fait de l’actualité culturelle locale, montre les talents de la région et les initiatives des habitants. Six années d’efforts, d’énergie et de sacrifices financiers pour faire exister un média né de la passion et de la volonté d’un homme : offrir à Forbach une voix qui lui ressemble. Six ans de combats, d’espoirs, de nuits blanches et de sacrifices.

« J’ai investi des sommes folles et une énergie considérable, parce qu’on pensait pouvoir devenir un miroir de l’activité culturelle locale, montrer les talents cachés parmi les habitants, informer, divertir et tisser du lien social », confie le fondateur.

Malgré la motivation et la détermination, la santé et la réalité économique rattrape le rêve. Il y a un an, près de 5000 euros ont été investis dans un nouveau décor, du matériel professionnel, console, micros, casques, un ordinateur de production pour donner à la radio une qualité digne des médias nationaux. On avait espoir de relancer une belle machine. Une tentative désespérée pour que la flamme tienne encore un peu. Mais aujourd’hui, il ne reste que la fatigue, le stress, l’usure. Un rêve qui s’écroule, il ne reste que le silence … et la douleur d’avoir cru …

« J’avais rêvé de pouvoir vivre de ce média. Ce rêve s’amenuise et sans soutien … plus rien. On finit par se dire que se battre pour un rêve qui ne devient jamais réalité, c’est s’épuiser pour rien. »

Quand la flamme vacille

Au-delà du projet et ses finances, il y a une fatigue humaine. Celle d’un passionné qui, malgré tout, garde la tête haute.  L’amertume est là, mais elle ne vient pas du désamour. Elle vient de la fatigue et de l’épuisement. De cette impression d’avoir tout donné pour avoir cru à un rêve.

« J’avais envie d’apporter quelque chose de plus à ma ville, mais sans financement, plus d’avancée possible. On ne peut pas se battre éternellement avec rien et maintenant la santé me rattrape. »

FOR’FM Radio : le cœur fatigué d’un rêveur

Sans finances pour survivre, sans caméscope pour réaliser nos films, sans locaux adaptés ou moyens techniques pour accueillir du monde, ces idées sont maintenant en suspens. Et la santé du fondateur, mise à rude épreuve par le stress, impose aujourd’hui une pause. Quand le corps lâche, quand la santé s’effrite, il ne reste qu’un choix : arrêter avant de sombrer.

Aujourd’hui, la lumière faiblit, et moi avec :
J’ai mis tout ce que j’avais.
De l’argent que je n’avais pas.
Des heures que je n’ai jamais comptées.
Des morceaux de santé que je ne retrouverai certainement pas.
Tout ça pour quoi ? Pour essayer de donner une voix ?
Je voulais juste faire vivre ma ville autrement.
Donner la parole à ceux qu’on n’entend pas.
Faire de la radio un lien entre les gens.

Je crois que j’ai atteint la limite. Six ans à croire qu’on pouvait faire bouger les choses, montrer qu’il y avait encore de la lumière dans cette ville. Les ambitions étaient pourtant là, les projets s’empilent mais ne voient jamais le jour : des projets de films, des lives, du travail avec les écoles et structures associatives.
Même les idées finissent par mourir étouffées et moi, j’ai plus la force de les ranimer. Parce qu’au fond, les rêves ne meurent pas d’eux-mêmes, ils meurent de l’indifférence. Et c’est sans doute ce qu’il y a de plus triste.

« Je vais livrer les dernières vidéos en cours de production, puis me mettre en stand-by, le temps de me rétablir et, je l’espère, de trouver plus de soutien pour rebondir. Ce n’est pas un au revoir, juste un besoin de prendre du recul. Je ne sais pas pour combien de temps. Je dois respirer, me reconstruire. Essayer de guérir du stress de cette passion qui m’a brûlé de l’intérieur.» David SCHMIDT.

Une page se tourne … provisoirement faute de moyens, faute de temps, faute de souffle.

FOR’FM Radio, c’est plus qu’un projet : c’est une partie de vie, un battement de cœur local.
Ce média de Forbach a donné la parole à des jeunes, des artistes, des commerçants et des habitants.
Et même si le micro se tait un instant, la passion ne disparaît pas.

« Ma santé commence à me lâcher. J’ai juste un besoin vital de souffler. », David SCHMIDT.

Une radio, un combat, une histoire

FOR’FM Radio reste avant tout une aventure humaine, née de la volonté de faire entendre les voix locales, de créer du lien et de valoriser Forbach. Une mission qui, malgré les difficultés, continue d’habiter ceux qui y croient encore.

Car au fond, même lorsqu’une passion vacille, elle ne s’éteint jamais vraiment. Car une passion, même blessée, continue de brûler doucement dans le silence. Et peut-être qu’un jour, avec un peu plus de soutien, le son de FOR’FM reviendra plus fort que jamais.

Parce qu’au fond, les rêves ne meurent pas, ils se taisent en attendant qu’on les réveille.

A très vite mes amis ! Ce n’est pas un au revoir.
Mais ce n’est plus un “à bientôt” non plus.
C’est juste … un silence nécessaire, pas un adieu.
J’ai voulu faire du bien et si ça n’a pas suffi,
au moins, j’aurais essayé …

David SCHMIDT